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Coûts de production Le prix des intrants continue de baisser

Sur un an, le prix de l'ensemble des intrants reste à un niveau très élevé, malgré une baisse continue depuis octobre 2022.

Malgré un niveau très élevé des prix de l’ensemble des intrants depuis un an, ils chutent sur un mois en février 2023, tirés par la baisse des prix des engrais et de l’énergie.

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Mesuré par l’Ipampa pour les biens et services utilisés dans les consommations intermédiaires, le prix d’achat des intrants baisse de 1,5 % entre janvier et février 2023, constate Agreste, le service de la statistique du ministère de l’Agriculture, dans une note du 21 avril 2023. En janvier, il avait légèrement progressé de 0,1 % par rapport à décembre. En glissement annuel, le prix des intrants reste cependant très élevé, avec une hausse de 11,5 % en février, après +15,4 % en janvier et +18,2 % en décembre.

Le prix des intrants reste à un niveau très élevé

Après avoir atteint un niveau record en octobre 2022, le prix des engrais et des amendements a nettement baissé : –16 % entre octobre 2022 et février 2023. Les tensions sur les marchés des engrais s’atténuent en effet progressivement, grâce à la forte baisse du prix du gaz et à une reprise conséquente de la production au niveau mondial et européen. Sur un an, le prix des engrais reste cependant encore supérieur au niveau d’avant la guerre en Ukraine, avec une hausse de 7,4 % par rapport à février 2022. Le prix de l’énergie et des lubrifiants baisse de 3,4 % entre janvier et février, mais reste en hausse de 8,8 % sur un an.

En février 2023, le prix des aliments pour animaux baisse de 0,3 % sur un mois, mais il reste nettement plus élevé qu’il y a un an, à +20,2 %. Cela s’explique par la hausse du prix des céréales et des oléagineux. En particulier, le prix des aliments pour porcins augmente sur un an de 19,5 %, celui des aliments pour volailles de 20,6 % et celui des aliments pour vaches laitières de 21,8 %.

Sur un an toujours, le prix des intrants progresse nettement en février 2023 pour toutes les exploitations agricoles. Il augmente de 6,8 % en arboriculture fruitière et de 16,7 % pour les exploitations de volailles

La production d’aliments composés continue de baisser

En février 2023, avec le même nombre de jours ouvrables qu’en février 2022, la production d’aliments composés pour animaux de ferme diminue de 7,0 % sur un an. Les prix augmentent fortement sur un an pour tous les aliments composés.

Dans le détail, la production d’aliments composés pour bovins augmente de 0,5 % entre février 2022 et février 2023. La production d’aliments pour les vaches laitières est également en léger repli, compensée par la hausse de celle du mash et des aliments pour autres bovins. En cumul, sur janvier et février 2023, la production d’aliments pour bovins augmente de 1,2 % par rapport à la même période de 2022.

Concernant les porcins, en février 2023, la production d’aliments composés recule de 5,2 % sur un an. Elle diminue aussi bien pour les aliments à destination des porcelets (–6,4 %), que pour ceux à destination des porcs à l’engrais (–5,3 %) et ceux à destination des truies (–3,8 %). En cumul, sur janvier et février 2023, la production d’aliments pour porcins diminue de 3,1 % par rapport à la même période de 2022.

La production d’aliments pour palmipèdes décroche

En février 2023, la production d’aliments composés pour volailles baisse de 12 % par rapport à février 2022. La baisse est forte pour les aliments pour poulets (–10,7 %) et pour dindes (–19,5 %) et encore plus pour ceux pour palmipèdes (–33,9 %). La production d’aliments pour pondeuses repart à la baisse (–2,6 %). En cumul, sur janvier et février 2023, la production d’aliments pour volailles diminue de 9,7 % par rapport à la même période de 2022.

En février 2023 toujours, les incorporations de maïs sont en forte baisse sur un an, à –32,9 %, en lien pour partie avec la hausse des prix de 16,1 %.

Au contraire, les incorporations d’orge augmentent fortement sur un an (+36,7 %) et celles de blé repartent à la hausse (+2,7 %). Les incorporations de tourteau de colza (–1,2 %) et plus encore celles de tourteau de tournesol (–9,2 %) et de tourteau de soja (–16,2 %) sont en baisse sur un an.

Près de 30 % de baisse des livraisons d’engrais

En février 2023, le cumul des livraisons d’engrais azotés pour la campagne de 2022-2023 diminuerait de 29,1 % sur un an.

Cette forte baisse s’inscrit dans un contexte où de fortes tensions sur la production dans l’Union européenne se sont maintenues au long de l’année 2022. Il s’agit de données provisoires susceptibles d’être corrigées en raison de données non encore transmises.

En février 2023, le prix des engrais azotés simples baisse encore sur un mois et revient au-dessous du niveau de février 2022 (–4,5 %). C’est le cas pour tous les types d’engrais : fortement pour l’urée (–20,6 % sur un an) et plus modestement pour la solution azotée (–2,2 %) et les ammonitrates (–1,6 %).

Les livraisons de potasse déclinent fortement

Concernant le cumul des livraisons de phosphate de la campagne, il chuterait de 45 % entre février 2022 et février 2023, dans le même contexte de prix en accélération (+18,7 % sur un an pour les engrais simples phosphatés). Les livraisons de potasse de la campagne seraient elles aussi en forte baisse sur un an, à –51,9 % , parallèlement aux prix en très forte hausse (+49,3 % pour les engrais simples potassiques).

Enfin, le cours du baril de pétrole brut de la mer du Nord est stable en février 2023 par rapport au mois précédent (83 $), et reste très en deçà du sommet de juin (123 $). Le prix du gazole non routier, qui représente un peu plus de la moitié du poste « énergie et lubrifiants » de l’Ipampa, baisse fortement sur un mois, l’indice valant 186,5, loin du dernier pic d’octobre 2022 (223,4).

Ces données tiennent compte du remboursement aux agriculteurs de la taxe sur la consommation des produits énergétiques (TICPE).

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